En 1911, Henry de Monfreid quitte la France pour l’Abyssinie. Il se fait musulman pour pénétrer au cœur des régions interdites du Yémen et de l’Éthiopie. Pêcheur de perles, marchand d’armes et de haschich, navigateur insatiable, il affronte la Mer Rouge et ses tempêtes. C’est peu dire qu’Henry de Monfreid est un homme hors du commun. Navigateur, contrebandier, photographe, dessinateur et écrivain du regard, épris de liberté, il ne cessa d’écrire sa propre légende. Ce film est un portrait de ce personnage ambivalent qui aura fasciné des générations de lecteurs pour en effrayer d’autres par sa profonde singularité, son jusqu’au-boutisme, et son ambigüité. Écrivain de l’ailleurs, à une époque révolue où le monde était infini et plein de ressources. Un monde où il suffisait de s’armer de courage et sans doute aussi d’inconscience pour embarquer sur les mers en ignorant à quoi ressemblerait sa route, la fable de Monfreid peut aussi se comprendre comme celle d’un Occident malade venant se regénérer au contact de l’Afrique et de son mysticisme.