M6. «Premier Homme» : nos ancêtres étaient comme ça…

Avec son documentaire événementiel «Premier Homme», la Six nous invite à un fabuleux voyage dans le temps, à la découverte de nos ancêtres. Un périple plein de surprises.Quatorze ans : un clin d’oeil à l’échelle de l’espèce humaine. Une révolution pour l’anthropologie. La vision de nos lointains ancêtres n’a cessé d’évoluer. Vous aviez adoré «l’Odyssée de l’espèce», docu-fiction de référence diffusé sur France 3 en 2003 ? Oubliez tout. «Premier Homme», qui suit une famille au fil des millénaires, remet les pendules à l’heure, et nous montre, en remontant aux pierolapithèques — il y a quelque 13 millions d’années — que «ce qui fait de nous des hommes et des femmes est beaucoup plus ancien qu’on ne l’imaginait», avertit le paléoanthropologue Pascal Picq, conseiller technique du film.Ils riaient ! Leur vie n’était peut-être pas drôle tous les jours, mais les pierolapithèques savaient se détendre. «Ça peut surprendre, concède Pascal Picq. Sauf que les orangs-outans ou les chimpanzés, avec qui nous partageons un ancêtre commun, riaient. Nous faisons donc l’hypothèse que pierola riait lui aussi.» Ils riaient peut-être… Mais les premiers hommes étaient aussi violents, nous montre le documentaire, qui n’élude pas des scènes assez crues, comme celle d’un meurtre et d’un viol. Attention aux jeunes spectateurs.Ils parlaient ! Là aussi, information surprenante, les pierolapithèques avaient beau davantage ressembler à de grands singes qu’à des humains d’aujourd’hui, ils parlaient. Et leurs descendants, dont Toumaï, l’une des vedettes de «Premier Homme», encore plus. «Pour reconstituer le langage des pierola, nous nous sommes inspirés des vocalises des gibbons, détaille Pascal Picq. Pour Toumaï, nous avons fait un mélange avec les chimpanzés.» «Pour les Homo naledi ( NDLR : nouvelle espèce découverte en 2015), nous avons travaillé avec une linguiste sud-africaine spécialiste des langues premières et de l’apparition du langage chez les bébés», complète la productrice Patricia Boutinard Rouelle.Toi homme ! Eh oui mesdames, vous n’êtes considérées comme le sexe faible que depuis 7 ou 8 millions d’années, «après un coup d’Etat des mâles», révèle Pascal Picq. Jusque-là, et comme c’est toujours le cas chez les singes actuels sauf les chimpanzés, «ce sont les femelles qui vivaient ensemble et contrôlaient leur territoire. Les mâles devaient migrer pour intégrer de nouveaux groupes». Un phénomène très bien expliqué dans la première histoire racontée par «Premier Homme».Sacrés crocs ! Non, l’homme préhistorique n’avait pas d’infâmes chicots. Au contraire… Les stars de «Premier Homme» enverraient illico les dentistes au chômage. «Ils avaient une denture beaucoup plus solide que la nôtre, rigole Pascal Picq, et comme ils ne buvaient pas de sodas ni ne mâchaient de chewing-gum, elle s’abîmait moins… Ce ne sont que les vieux qui avaient des dents en mauvais état.» Nos ancêtres étaient d’ailleurs bien plus costauds que nous. «Aux Jeux olympiques, face à nous, les Cro-Magnon auraient remporté les épreuves haut la main !»«Premier Homme», de Frédéric Fougea et Jérôme Guiot. Suivi à 22h55 de «Sur les traces du premier homme», documentaire, lui sans fiction, revenant sur les espèces humaines décrites dans «Premier Homme».«Premier Homme» est aussi décliné en livres signés Pascal Picq. L’un s’adresse aux enfants dès 8 ans (Flammarion, 15 €). L’autre en dit plus sur les «héros» du programme (Flammarion, 29,90 €).Une reconstitution soignée à 4 M€À documentaire exceptionnel, moyens exceptionnels. Pour «Premier Homme», la productrice Patricia Boutinard Rouelle a réussi à dégager un budget de plus de 4 M€, récoltés lors d’un «marathon de quatre ans». En plus de M6, premier partenaire financier, la productrice a parcouru le monde pour trouver des fonds en Chine, en Allemagne, aux Etats-Unis, en Suède, en Norvège et en Belgique.Un grand effort a été apporté au scénario des différentes histoires racontées, avec notamment le conseil technique du paléoanthropologue Pascal Picq. Pour les effets spéciaux et les maquillages, les réalisateurs Frédéric Fougea (qui a signé «le Plus Beau Pays du monde» 1 et 2 pour France 2) et Jérôme Guiot, qui ont tourné en Afrique du Sud, sont allés chercher un expert canadien, Adrien Morot, dont les talents avaient été utilisés sur les films «The Revenant» ou «X-Men : Days of Future Past».Les rôles ont été confiés à des acteurs et athlètes sud-africains, affublés de masques en silicone extrêmement fins nécessitant quatre heures de pose et deux de dépose !

Source : Le Parisien